Paris, novembre 2017. Les bandes dessinées sont pour moi une découverte tardive. Je minorai, à tort, ce genre et je suis heureuse de ne pas être rester sur mon quand à soi ! J’en suis à la phase du néophyte qui ne s’aventure encore guère et reste sur mes pré-requis en littérature, à savoir une jolie histoire sur fond historique, avec un trait plutôt classique. Chacun son rythme… Voici donc une première sélection de ce que j’ai découvert jusqu’ici. 

Honneur à la Bretagne et l’histoire de ce paysan qui choisit de devenir marin ! Entre Terre et Mer, raconte l’histoire au printemps 1920, de Pierre Abgrall qui vient de perdre sa mère. Il décide de tout quitter, de partir comme saisonnier sur la côte Malouine. Homme de la terre, c’est la première fois qu’il découvre la mer…Tous les jours, Marie la lavandière, face au large, guette le retour de son promis embarqué pour une campagne de pêche. Peu à peu, la curiosité du jeune homme se tourne vers la mer, malgré le danger et surtout pour les beaux yeux de Marie, qui n’a de fascination que pour les marins.

 

Bretagne encore avec cette vaste saga des pêcheurs de sardines des années 1900 aux années 60, Les chasseurs d’écume, passionnant ! On suit avec délice le destin de Jos Gloaguen, amoureux de la belle Denise.

Apreté de la mer, vicissitudes du monde ouvrier des conserveries, arrogance des armateurs et des patrons, grèves historiques et tractations politiciennes : tout est rassemblé avec justesse historique et finesse psychologique pour saisir cette période et cet univers.

 

Dans un autre registre, toujours en Bretagne mais au XIXème, la confession d’un mourant auprès d’un écrivain en mal d’inspiration. A L’auberge du bout du monde, perchée sur une falaise isolée, il entame une conversation avec le propriétaire alité, qui, sous la forme d’une confession étrange, lui livre une histoire d’amour teintée de sorcellerie et de magie autour d’Irena, que l’on croyait assassinée.

Une plongée redoutable dans un univers peuplé de fantômes et d’esprits malfaisants, dans un dessin et une mise en couleur adaptés au climat et à l’atmosphère mystique de cet album.

 

La seconde guerre mondiale a été largement illustrée, sous différents registres. Je vous livre ici quelques titres qui m’ont ravi à la fois pour la densité de l’histoire, la véracité historique et le style.

L’innocente se situe en Allemagne.1945. La jeune Nina, blonde androgyne, internée dans un centre de formation de la future élite du national-socialisme, s’enfuit en se déguisant en garçon pour retrouver sa tante à Berlin.

Dans une Allemagne décimée, face à l’ampleur de ses crimes, Nina traverse péripéties et drames dans une troupe de soldats avant de retrouver sa famille, au risque de grandir trop vite, au risque d’être marquée à jamais…

 

Le vol du corbeau. Paris, 1944. Jeanne, jeune militante communiste devenue résistante, rencontre François, débrouillard et rebelle. Entre arrestations, milice et gestapo, les aventures de ce jeune couple engagé et de leurs amis à Paris et sur les bords de Seine.

Une très belle photographie de la France de 1944, entre patrie et trahisons, des portraits justes, des dialogues incisifs et une très belle mise en dessin et en couleurs.

 

Angel Wings. Un autre registre pus glamour et exotique. Seconde guerre mondiale. Birmanie.

Découverte d’une « Woman Airforce Service Pilot » et de sa destinée dans un monde exclusivement masculin, les pilotes de l’escadron des « Burma Banshees ». De la chaleur moite, du sang, des pin-ups et des hormones à bloc, sur fond de guerre très documenté.

 

 

Bonnes lectures !