Avril 2017. Sans dissertation pérorante sur la fonction hédoniste de la lecture, quelques réflexions empiriques, sur ce que la lecture m’inspire.

 

L’objet Livre, en soi, un plaisir. La couverture, le format, la densité du papier, le choix de la typographie participent de la sélection de l’ouvrage. Ils sollicitent le toucher et la vue et exigent dès la première rencontre un rapport sensuel et primitif.

Les livres anciens m’ont appris cela : la considération pour l’objet, le goût des belles matières, le travail des reliures anciennes, les techniques du relieur. Une pensée pour les grands relieurs de tous temps, les caissons fleuronnés, les têtes à tranches dorées, les vélins, chagrins et autres maroquins… Un univers passionnant que la bibliophilie et des artisans uniques.

 

Un moment de densité intellectuelle. Comprendre dans cette expression, ce moment de silence et de concentration qui vous permet de vous immerger totalement.

Un plaisir solitaire en somme… Avec quelques avantages : celui de durer le temps qu’on lui accorde, de quelques minutes à plusieurs heures ; celui de se passer là où bon vous semble, dans un canapé confortable, votre fauteuil préféré près de la cheminée, dans votre lit, ou même au milieu des autres, dans le métro, le bus ou une salle d’attente d’aéroport ou de gare… (Une parenthèse : je ne lis plus dans le métro… trop de stations ratées !).  Une bénédiction pour l’intellect. Au-delà de l’exercice, un moment unique de se retrouver et d’imaginer ce que les mots nous évoquent… un décor, un geste, une expression. Un moment aussi pour nourrir sa pensée, de confronter son vécu et de s’ouvrir l’âme.

 

Une évasion infinie et volontaire. D’abord le moment du choix ! Celui très important du voyage littéraire que vous vous apprêtez à faire.

Une bénédiction aux libraires, amoureux des livres et des lecteurs, qui donnent très souvent de judicieux conseils et d’orientations nouvelles. J’aurai l’occasion d’en reparler. Choisir un livre c’est parfois, aussi, faire fi des diktats des Prix, des tendances, des modes. C’est s’écouter soi-même et oser. Je pratique peu les critiques littéraires, les recommandations d’experts… peut-être ai-je tort… Alors parfois j’essaie, sans grande conviction et sans déception le plus souvent.  J’aime me laisser guider par ce que promet l’histoire et les premières lignes. Avec le temps, on apprend à reconnaître ce qui nous fera passer un bon moment, les éditeurs que l’on affectionne, les maisons d’éditions qui ont encore leur âme. Cette évasion volontaire est grisante… Il ne s’agit pas de juger de la qualité littéraire, de justifier son choix mais bien de l’apprécier pour ce qu’il vous offre, en réponse à votre décision de vous y consacrer. Librairies, bibliothèques… Merci !